Homesteads

Réalisée dans le désert californien entre Joshua Tree et Amboy (2014 – 2017), cette série de 30 photographies recense de manière systématique, à la manière d’une agence immobilière, les “homesteads” de la région. Littéralement “propriétés”, correspondant généralement à des cabanons assez sommaires, ce sont les témoins d’une politique d’occupation du territoire trouvant son origine au 17e siècle, qui permettait à quiconque aurait un projet de développement (bétail, agriculture, commerce ou autre) d’accéder à la propriété d’une parcelle de terre – et également au passage d’asseoir la légitimité des colons sur les autochtones. Dans cette région aride à la limite du désert, pourtant proche des grands centres urbains, les cabanons datant des années 1950-60 sont en partie abandonnés, pour certains toujours habités par des habitants pauvres ou attirés par les grands espaces. Faisant écho aux problématiques de logement communes à de nombreuses régions, ce lieu connaît d’ailleurs une certaine gentrification, surtout depuis la crise de la COVID-19.

Produced in the Californian desert between Joshua Tree and Amboy (2014 – 2017), this series of 30 photographs systematically lists the region’s “homesteads” in the manner of a real estate agency. Literally “homesteads”, generally corresponding to rather basic sheds, these are the witnesses of a land occupation policy originating in the 17th century, which enabled anyone with a development project (livestock, agriculture, trade or other) to gain access to ownership of a parcel of land – and also in passing to establish the legitimacy of the settlers over the natives. In this arid region on the edge of the desert, yet close to major urban centers, sheds dating from the 1950s-60s are partly abandoned, some still inhabited by poor residents or those attracted by the great outdoors. Echoing the housing problems common to many regions, this area is also experiencing a certain gentrification, especially since the COVID-19 crisis.

Isaline Vuille